Alors que le gouvernement libéral, sous l’impulsion de l’Union Européenne, généralise la privatisation des services publics (la Poste, santé, éducation,….) la question des financements des équipements publics reste entière pour les collectivités locales étranglées par le désengagement financier de l’Etat et la suppression de la taxe professionnelle.
Se pose alors la question du financement des équipements collectifs et structurants des territoires dans un contexte social où la crise continue à faire des dégâts, et où il est impossible de faire porter, une nouvelle fois, ces charges aux familles ! La mise en place des PPP s’inscrit dans un vaste mouvement de privatisation de l’action publique.
De part et d’autres, nous observons déjà le recours à ce type de financement : autoroutes, hôpitaux, prisons, universités, stades, écoles…et nous pouvons d’ores et déjà en évaluer les conséquences : augmentation des tarifs pour les usagers, « rationalisation du personnel», baisse de la qualité du service rendu car l’intérêt général doit laisser place à la rentabilité financière, privatisation des services publics….
Si les banques sont intéressées par ces nouveaux montages, c’est que les profits sont évidemment plus grands. La charge n’en sera que plus forte pour les finances des collectivités et se répercutera indéniablement sur les impôts, avec une pression supplémentaire sur les dépenses de fonctionnement (le PPP s’inscrivant en dépense de fonctionnement), et mettant ainsi en péril les actions de service public !
Pourquoi ?
Avec les Partenariats Public Privé, il s’agit de payer un loyer aux banques, à un taux supérieur aux emprunts bancaires pratiqués pour les collectivités locales.
Va –t-on être contraints par ces PPP de recourir à une forme de crédit révolving, à des taux exorbitants ?
La collectivité devra s’acquitter d’un loyer pendant 25 ans par exemple avant d’en devenir propriétaire. Il s’agit donc d’un emprunt déguisé. Le problème tient notamment au fait qu’à la différence d’un emprunt classique qui se négocie autour de 2%, on estime à 9% le coût du remboursement des établissements issus d’un PPP. Certaines collectivités se trouvent donc dans une situation comparable à celle de la Grèce. Trop endettées pour emprunter à bas prix, elle devient la proie de prêteurs ou plutôt de prédateurs qui entendent profiter de ses difficultés pour augmenter leurs profits.