Extrait issu de la commission sport du PCF
En annonçant un budget des sports rogné de 15% par rapport à celui de l’an dernier, Madame la Ministre se félicite de l’effort effectué pour contribuer à la diminution des dépenses publiques !
Le mouvement sportif ne peut être que scandalisé après toutes les déclarations publiques faites autour de la Coupe du monde de football, des Championnats d’Europe d’athlétisme ou de natation.
Depuis l’arrivée de la droite au pouvoir en 2002, ce budget a toujours été sacrifié, il est en baisse de 40% ! Le budget alloué au sport pour tous est divisé par 4 en 5 ans.
Aujourd’hui avec une baisse de plus de 35 millions d’euros sur les crédits sport, on touche le fond.
Si certains prétendent que le CNDS rééquilibre cette baisse, précisons qu’il devra participer à la hauteur de 150 millions d’euros pour la construction des stades pour l’Euro de football 2016, soit plus de 50% de ses crédits au détriment de la construction d’installations sportives de proximité et de l’aide auxclubs amateurs qui sont de plus en plus écartés par les nouveaux critères d’attribution.
Ce budget met en évidence le manque d’ambition pour le sport et dévoile une politique de communication personnelle dans laquelle le sport est abandonné et méprisé. Mais au-delà, c’est le service public du sport qui est mis en danger. Après la disparition des directions départementales jeunesse et sportet la dilution des missions sports dans la cohésion sociale, la tendance à l’œuvre est la disparition pure et simple du ministère des sports. Le rapport remis par David Douillet a déjà amorcé son remplacement par une « Agence du sport français ».
Ce modèle laisse la part belle aux opérateurs privés lucratifs dans l’organisation du sport, abandonnant toute considération de service public.
Le débat autour du budget ne doit pas occulter la place de l’argent dans certains sports. Une récente étude de l’UEFA a montré que 732 clubs de football en Europe cumulaient en 2007-2008 une dette de 6,3 milliards d’euros.
Le Front de Gauche de Clichy dénonce ce budget et appelle à la mobilisation du mouvement sportif. Pour que le sport reste un droit fondamental pour toutes et tous, notre pays a besoin d’une ambitieuse politique nationale et des moyens conséquents au service du plus grand nombre.
Cette politique nationale doit reposer sur un véritable service public du sport fondé sur un ministère de plein exercice et des collectivités de pleine souveraineté. Elle doit permettre la mutualisation des ressources, au sein du mouvement sportif, dont l’unité est une condition nécessaire au développement du sport dans toutes ses dimensions.
L’une des priorités doit être le soutien et la reconnaissance des nombreux bénévoles qui font vivre le sport dans notre pays.
En nous présentant ce budget, le gouvernement fait le choix du « sport-bizness » contre le développement durable de tous les sports nécessaire pour garantir le droit d’accès aux pratiques sportives pour toutes et tous.
A présent, il est question d’accélérer la pratique du partenariat public privé qui serait le nouveau remède miracle pour éponger le désengagement financier de l’Etat…
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