La simple dénonciation morale déconnectée de la critique sociale est une digue de sable fin qui disparaît à la première vague. Faite souvent avec maladresse, elle se révèle même contre productive. Affronter le FN impose essentiellement que la gauche assume sa raison d'être et combatte le désordre libéral. Sans quoi l’extrême droite semble avoir le monopole de la contestation du système. Apparence paradoxale puisqu’en réalité, elle le maintient encore debout, dans un premier temps en incarnant un repoussoir qui conduit les électeurs inquiets à la résignation, et peut être demain en maintenant l'ordre injuste avec une poigne de fer.
Allons à l'essentiel. La gauche doit lutter pour une autre répartition des richesses. Il faut reprendre au capital pour redistribuer vers la grande majorité. Ne soyons pas hypocrites, tout le monde à gauche ne partage pas ce jugement. L’évolution social-libérale du PS est la principale responsable de l’impuissance à faire reculer le FN. En acceptant, comme le demande M. Strauss-Kahn, que nous abandonnions notre souveraineté budgétaire, en disant oui à l’évolution libérale de l’UE, en méprisant le vote NON de 2005, en réclamant l’allongement de la durée de cotisation pour la retraite, en piétinant régulièrement la laïcité pour lui préférer un clientélisme communautaire, le PS créé autant de brèches qui entament la crédibilité de la gauche au sein du peuple.
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