Les augmentations des tarifs de l’électricité et du gaz sont le résultat des politiques menées par le pouvoir.
L’époque brutalise. Voyez un peu l’évolution des mots : « précarité énergétique », terme pudiquement employé pour évoquer l’une de ces réalités douloureuses en pleine croissance.
À savoir l’impossibilité de se chauffer ou de s’éclairer, faute de pouvoir payer ses factures. Jusqu’à ces toutes dernières années, le phénomène était resté marginal. Mais, depuis 2008-2009, il est d’abord devenu endémique, avant de connaître une véritable explosion.
Officiellement, environ 3,5 millions de personnes sont entrées dans cette nouvelle classification de la pauvreté, qui n’est, comme chacun le sait, qu’une sous-classification de la grande pauvreté tout court…
En 2000, les moins aisés consacraient 7% de leurs revenus à leurs factures d’énergie. Ce pourcentage atteint les 15% aujourd’hui.
Et demain ? N’oublions pas que la lutte contre cette précarité énergétique est l’une des innombrables promesses non tenues du Grenelle de l’environnement. Par grand froid, dans certaines régions, un ménage sur quatre vit quotidiennement cette galère, souvent tenue secrète.
Car, en matière de logement, tous les indicateurs affichent le rouge ! Pas moins de 4,5 millions de personnes sont mal logées, auxquelles il convient d’ajouter le 1,5 million en situation d’impayés et les 6,7 millions en situation dite de « réelle fragilité »… Conjugués, ces éléments forment une spirale descendante : impayés, endettement, restriction ou coupure d’énergie, problèmes de santé et isolement social…
Et pendant ce temps-là ? Les Français subissent de plein fouet les augmentations des tarifs de l’électricité et du gaz, qui ne sont pas une fatalité mais le résultat mécanique des politiques menées par le pouvoir. Avec l’épouvantable loi Nome, le gouvernement a résolument fait le choix de financer les opérateurs privés au détriment d’EDF, ce qui entraînera de nouvelles hausses.
Sans parler des tarifs du gaz, qui, pour satisfaire les appétits des actionnaires du groupe GDF Suez, ont grimpé de plus de 50% depuis la privatisation. Oui, 50%...
Au même titre que le logement, le droit à l’énergie est indispensable à la vie et doit être reconnu comme tel ! Des mesures immédiates et d’ampleur doivent donc s’imposer aux logiques financières : la baisse des tarifs du gaz, un moratoire sur ceux de l’électricité et l’interdiction pendant la trêve hivernale de l’ensemble des coupures de fourniture énergétique, comme l’a proposée récemment la communiste Marie-George Buffet au Parlement, sous forme de projet de Loi.
L’État, premier actionnaire de GDF Suez et majoritaire dans le capital d’EDF, en a le pouvoir et le devoir. Mais le sarkozysme connaît-il encore l’existence de la notion même de « service public » ?
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