Un décret de la ministre de l’Intérieur autorise la police municipale à être dotée de pistolets à impulsion électrique, commercialisés sous la marque « TASER X26 ». Ces pistolets équipent déjà en France près de 3000 policiers, gendarmes et personnel pénitentiaire.
Les élus du mouvement radical s’insurgent contre la parution d’un tel décret.
Nous dénonçons fermement la volonté de doter de telles armes les policiers employés par les collectivités locales. Depuis toujours, ils se sont prononcés contre le principe même de l’armement de ces agents. Les pouvoirs de police du maire doivent rester dans un rôle de prévention, de proximité et non de répression qui doit rester l’apanage de la police et de la gendarmerie. En autorisant de doter les policiers municipaux de TASER X26, le gouvernement comme à son habitude dit le chaud, pour souffler le froid et cherche à répondre à certaines municipalités qui participent à la surenchère sécuritaire.
Pour mieux faire accepter le décret, l’utilisation du TASER X26 est présentée comme un moindre mal par rapport à une arme à feu. Mais il faut savoir que cette arme délivre sur la victime une décharge de 50 000 volts qui coupe la liaison entre le cerveau et les muscles, lui infligeant une douleur intolérable pendant plusieurs secondes. La décharge peut même s’avérer mortelle : suivant un rapport d’Amnesty International de 2007, le TASER X26 a causé la mort à plus de 260 personnes aux Etats-Unis et au Canada depuis 2001 et le nombre de victimes ne cessent d’augmenter chaque année.
Dans la mesure où la décharge ne provoque pas systématiquement la mort, le risque est grand d’une banalisation de l’utilisation de cette arme. Ainsi, la France
reconnaît elle-même, dans un rapport au Conseil de l’Europe, que l’utilisation du TASER X26 par les agents actuellement équipés ne répond pas dans 83% à un impératif de légitime défense ou à un état de nécessité. Et le projet de « formation » des agents à l’utilisation de cette arme ne changera rien au risque d’abus dans la mesure même où le danger mortel est peu important.
Le conseil municipal de la ville de clichy :
§ demande au gouvernement de retirer ce décret.
§ refuse que la police municipale de clichy en contact constant avec la population soit munie d’une arme dont l’utilisation peut avoir des conséquences mortelles.
§ demande l’interdiction de la vente publique de Taser et la limitation de la dotation en Taser aux seules unités d’élite.
incite l’ensemble des élus locaux à manifester auprès du gouvernement leur opposition à l’autorisation d’une telle arme.