Pour le parti de Gauche, l’UMP vient encore de franchir une nouvelle étape dans sa course vers les thèses de l’extrême droite à l'occasion de sa Convention sur la bi-nationalité. Dans cette convention animée par le député Lionnel Luca, de la Droite Populaire, l’UMP s’est prononcée pour le rétablissement de l'une des dispositions les plus critiquées de la loi Pasqua de 1993 sur l'acquisition de la nationalité française, supprimée en 1998 par la loi Guigou : l'obligation de respecter une « procédure de manifestation de la volonté ».
Pour le Parti de Gauche c’est une remise en cause du droit du sol inacceptable. Pour justifier une telle mesure, Lionnel Luca s’est permis de déclarer que : « la carte d'identité, elle n'est souvent que la carte bancaire, voire la carte Vitale pour certains ». Ces propos rappellent ceux du FN qui disait dès 1985 que pour certains "la carte d’identité c’était la carte orange". Le FN n’a plus besoin de faire des outrances, l’UMP s’en charge.
A plusieurs reprises des députés de l'UMP avaient déjà déposé des amendements allant dans le même sens, il ne s'agit pas d'une initiative isolée, mais bien d'une évolution idéologique assumée par l'UMP depuis 2007, qui court derrière les thèmes du Front National, incarnée par la politique de remise en cause des droits des migrant-e-s et des résident-e-s étrangers en France des Ministres Hortefeux et Guéant.
Cette disposition discriminatoire obligerait les enfants nés en France de parents étrangers, d'effectuer une demande écrite pour devenir français, ce qui supprimerait l'automaticité de l'acquisition de la nationalité française à leur majorité pour les enfants nés sur le sol de France, s'ils vivent en France ou ont vécu en France pendant cinq ans depuis leurs onze ans. Au risque, s'ils ne le faisaient pas, de devenir des français de « seconde zone » voir des apatrides. Quand on sait qu’un enfant né à l’étranger de parents français, vivant à l'étranger et ne parlant pas français, restera lui français, on voit bien que la logique de la droite est bien de faire primer le droit du sang sur le droit du sol !
Cette disposition établirait à nouveau, comme pour le projet avorté de déchéance de nationalité annoncée dans le discours de Grenoble de Sarkozy, une distinction entre catégories français selon l'origine de leurs parents, ce qui est anti constitutionnel, car rappelons-le : « Tous les français naissent et demeurent libres et égaux en droits. »
Pour le Parti de Gauche l’UMP s’attaque ainsi aux principes fondamentaux de la République.