Coup dur pour le NPA. Dans une tribune à paraître jeudi dans «Libération», des dirigeants de la formation anticapitaliste appellent à voter au premier tour de l'élection présidentielle pour Jean-Luc Mélenchon, le candidat du Front de gauche. Ces cadres du NPA tournent le dos à leur candidat, Philippe Poutou, le successeur d'Olivier Besancenot qui stagne autour de 1% d'intentions de vote dans les sondages.
«Il ne faut pas hésiter à affirmer que si nous sommes nombreux à exprimer notre force par notre vote le 22 avril pour la candidature de Jean-Luc Mélenchon, la situation en sera nécessairement positivement bouleversée», écrivent Myriam Martin, porte-parole du NPA qui a donné sa démission cette semaine, Pierre-François Grond, ancien bras droit d'Olivier Besancenot, et Hélène Adam, une dirigeante historique de la LCR (devenue NPA en février 2009).
Ces membres du courant «unitaire» du NPA, Gauche anticapitaliste, affirment également que «c'est avec beaucoup d'amertume, mais aussi de colère, que nous voyons notre parti renoncer à l'engagement pris lors de sa fondation: rassembler tous les anticapitalistes dans un parti de masse».
«Le NPA avec son candidat prend le chemin de la marginalité»
Pour ces membres du conseil politique national du parti, «le NPA avec son candidat prend le chemin de la marginalité, qui lui interdira de peser réellement dans une situation politique aux enjeux majeurs». Or il faudra «dès après la présidentielle», «former ensemble un bloc contre la crise pour défendre une alternative sociale et démocratique en toute indépendance» du PS.
Pointant le «danger d'une droite autoritaire, incarnée par le président sortant», et d'un FN qui «distille le poison mortel du racisme», ces anciens responsables du NPA estiment aussi que le programme de François Hollande «s'inscrit dans le cadre de la gestion du capitalisme, ce qui signifie austérité à tous les étages» et «ne prend pas davantage en charge les questions écologiques».
Au Front de gauche, on se félicite de ces ralliements. «Nous mesurons donc combien cette décision a été mûrement réfléchie et difficile à prendre. On ne quitte pas une telle histoire militante sans raisons impérieuses. Elle constitue une preuve supplémentaire de la marche en avant de notre campagne et des espoirs qu’elle soulève», a assuré Eric Coquerel, conseiller spécial de Jean-Luc Mélenchon qui a rencontré hier des membres du courant dissident du NPA. Ces anciens cadres du parti vont donc s'engager dans la campagne de l'eurodéputé. Sous quelle forme ? Rien n'est encore arrêté. «On va en parler dans les jours qui viennent», nous assure ce soir Eric Coquerel.
LeParisien.fr
Commentaires
Vous pouvez suivre cette conversation en vous abonnant au flux des commentaires de cette note.