Le « Front des luttes » a présenté ses objectifs, mardi midi, dans la cour des départs de la gare d'Austerlitz (Paris), en présence des pompiers de cette gare en grève depuis le 3 octobre pour leurs conditions de travail et leurs salaires. « Ce n'est pas seulement un front de soutien des luttes », a précisé Marie-George Buffet en charge de son animation qui a rappelé que le Front de gauche était régulièrement aux côtés des salariés dans les manifestations. « Nous voulons instaurer un débat en permanence dans les entreprises. » La dirigeante communiste était entourée d'Eric Corbeau (responsable du collectif Entreprises au PCF), Eric Coquerel et Laurence Sauvage (PG), et des syndicalistes Yann Cochin (Sud énergie, Convergences et alternative), Jean-François Tealdi (SNJ-CGT, PCF) et Didier Le Reste (CGT rail, PCF).
« Si nous voulons gagner en 2012, il faut mettre les pieds dans le plat dès maintenant », a lancé ce dernier en appelant à la mise en place de collectifs du Front de gauche dans tous les centres ferroviaires comme le comité qui existe désormais à Paris-Austerlitz. La démarche du Front des luttes, a expliqué l'ancien dirigeant des cheminots CGT, n'attente pas à « l'indépendance syndicale, mais celle-ci « n'est pas la neutralité ». « Le mouvement syndical s'est éloigné du politique, et cela a été préjudiciable au monde du travail », reconnaît-il en souhaitant la création de « passerelles pour se parler et trouver ensemble des solutions à la crise ». Ce qu'ambitionne le Front des luttes par son fonctionnement en réseau mêlant des acteurs du mouvement social, des syndicalistes et des militants politiques.
« Des collectifs Front de gauche comme celui de la gare d'Austerlitz, c'est ce qu'on souhaite voir partout », s'est félicité Eric Coquerel en rappelant que, au-delà des forces politiques qui le composent, « le Front de gauche c'est l'implication citoyenne de tous et toutes ». Et « le front des urnes et des luttes ». « On ne changera pas les choses dans ce pays uniquement par les urnes ou par les luttes », a-t-il insisté en soulignant la complémentarité des deux. Un propos repris, à sa façon, par Jean-François Tealdi, syndicaliste à France Télévision : « Nous avons tiré les leçons de la gauche plurielle. Même avec un gouvernement de gauche, il faut que les luttes se développent. » Mais aussi Yann Cochin : « Entre 1981 et 1936, nous préférons 36. Et nous botterons les fesses de ceux qui nous diront qu'ils ne peuvent pas faire ce qu'ils ont promis... »
Garance Avanti
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