Chers amis sportifs,
Actualité oblige, au lendemain de la coupe du monde de football et alors que les paris en ligne viennent d’être légiférés, dans un contexte de réduction du budget du sport et de l’étranglement financier des collectivités locales, la question du sport, faussement consensuelle, de sa pratique et de son financement interrogent les nouvelles orientations politiques de ce qui se doit être un droit fondamental.
L'accès au sport et à l'activité physique est reconnu comme un droit fondamental pour tous selon l'article 1 de la Charte internationale de l'éducation physique et du sport de l'UNESCO, datée de 1978.
Développer une politique sportive structurante, c’est considérer que la pratique des activités physiques, sportives et de loisirs est une dimension indispensable à la construction de la personnalité et au développement physique, intellectuel et social de chaque individu et que le sport, tant dans sa dimension éducative que dans les valeurs qu’il porte est un enjeu déterminant dans notre société.
Le sport pour tous, s’inscrit dans la sphère publique et surtout publique locale. En effet, le rôle décisif des collectivités locales dans le financement des pratiques de loisirs sportifs et de l’investissement des équipements sportifs, a été un moteur à des politiques structurantes du point de vue social (sport et santé, sport et handicap, sport et femmes, sport et discrimination, etc…)
Sans doute plus qu’ailleurs dans une ville populaire, telle que Clichy nous avons besoin d’une pratique sportive soucieuse du développement des enfants et des jeunes. Sous certaines conditions, l’éducation par le sport peut en effet contribuer à leur épanouissement. Elle est importante pour leur développement moteur et cognitif. Elle peut faciliter leur socialisation. Elle peut leur donner l’occasion de découvrir de nouveaux univers, de s’ouvrir aux autres et de mieux comprendre le monde dans lequel ils évoluent.
Pratiquer un sport permet l’épanouissement et la valorisation de chaque individu quelque soit son niveau et ses capacités, quelque soit ses origines, sociales ou culturelles.
S’ouvrir à l’autre, partager, au-delà des différences, une passion et des valeurs communes comme la solidarité, la citoyenneté, la laïcité, la mixité, et le respect sont très importants pour notre société.
C’est ainsi que par leur apport financier, les collectivités locales, particulièrement les communes, ont depuis plusieurs décennies crée les conditions de la pratique du plus grand nombre en construisant les équipements sportifs, en subventionnant la quasi-totalité des clubs, en recrutant des personnels spécialisés, et en permettant l’accès gratuit des publics scolaires aux équipements sportifs dont elle assure la quasi-totalité des coûts de fonctionnement.
Les désengagements criants de l’Etat en matière de politique sportive entre autre, fabriquent des inégalités grandissantes. Le sport est considéré de plus en plus comme un vecteur dans la production et la reproduction des inégalités sociales : dans les familles où aucun parent n’est diplômé la moitié des enfants font du sport, contre 83 % quand un parent est diplômé du supérieur.
La réforme engagée par le Président Sarkozy nous prépare de biens tristes jours pour de nombreux secteurs et en particulier pour le mouvement sportif, déjà délaissé par l’Etat.
En retirant la clause de compétence générale qui permet aux collectivités d’avoir des actions qui vont au-delà de leurs obligations, c’est la fin d’actions volontaires et nécessaires comme le soutien aux équipements En clair, le secteur sport – comme d’autres- sera rayé de la liste des actions des collectivités et ce sont tous les habitants qui en subiront les conséquences ! Le sport doit-il être un instrument pour les politiques sociales alors que ce même gouvernement détruit chaque jour la cohésion sociale ?
Ce que nous observons, et ce que nous devons dénoncer, nous élus locaux, c’est bien cette entreprise de démantèlement des services publics locaux, cette volonté de livrer au privé, sous prétexte de crise économique, des pans entiers des services publics. Et les actions en matière sportive en feront évidemment partie !
L’addition sera à la fois lourde pour la collectivité et pour la population.
Finalement, à travers le débat sur le financement du sport local par le contribuable, c’est le statut sociétal du sport qui reste à définir…insertion, pacification sociale, amélioration de l’état de santé de la population ou encore développement économique local justifient une intervention politique forte qui dans ce contexte refuse de livrer l’intérêt général aux mains du privé.
La Ville de Clichy mène depuis plusieurs années une politique dynamique en faveur du développement du sport, véritable moteur territorial, par une action volontariste visant à favoriser l’accès des différentes disciplines sportives et de loisirs au plus grand nombre. Et c’est dans cette perspective politique que s’inscrivent les orientations pour 2011. Il serait tout à fait pertinent d’ouvrir un débat public sur la question du sport à Clichy, à la fois sur les questions du financement des équipements publics et sur sa transversalité avec l’éducation, la jeunesse, l’insertion…
La Municipalité propose de nombreuses activités sportives et de loisirs à destination des clichois de tous âges favorisant l’échange, la solidarité, l’esprit d’équipe et le dépassement de soi.