Vincent Peillon veut imposer une réforme des rythmes scolaires obligatoire à la rentrée 2014. Clichy a décidé de consulter les Conseils d’Ecoles quant à la mise en œuvre de cette réforme 2013 ou 2014 c’est tout à son honneur mais insuffisant nous devons exiger la révision des contenus de cette réforme. Une réforme des rythmes scolaires est importante et nécessaire. Mais elle doit se construire en partant des enfants, des parents, des enseignants, des citoyens et s’inscrire
dans un changement plus global de la société. Elle ne doit pas être un prétexte pour casser l’égalité républicaine et engager une marchandisation de l’éducation.
Tout ce débat sur l’aménagement des rythmes scolaires, ne doit pas masquer les choix
d’austérité du gouvernement et son refus d’engager la rupture avec les politiques de casse de l’école menée par le gouvernement Sarkozy.
Une concertation en trompe l’œil !
Le ministère veut imposer se réforme à marche forcée. Pour autant au Conseil Supérieur de l’Education, les organisations syndicales enseignantes et les parents d’élèves ont largement exprimé leur réticence sur son projet. Les organisations syndicales vont-elles être écoutées ? Les interrogations des parents d’élèves vont-elles êtres entendues ? Les conseils d’écoles vont-ils être associés sur tout le territoire comme s’y est engagé Vincent Peillon sur France Inter ?
La réforme envisagée ouvre la porte au bricolage avec un périscolaire mal défini et des emplois plus précaires…
La mairie de Clichy n’a défini aucun cadre pour la rentrée 2013, tant sur le secteur de l’animation, que pour le coté de l’éducation, c’est le flou le plus total.
Comment croire que le périscolaire pourra être de qualité s’y le taux d’encadrement est augmenté, alors qu’aujourd’hui un animateur ne peut pas encadrer plus de 10 enfants de moins de 6 ans, et plus de 14 enfants de 6 ans, le projet de décret prévoit de porter ces chiffres respectivement à 14 et 18 enfants, cet assouplissement se fera au détriment des enfants.
De nombreux animateurs sont à 52% et sont vacataires alors qu’ils devraient être
titulaires. La ville de Clichy attend la mise en place des rythmes scolaires pour prévoir des suppressions de postes du fait de l’augmentation du taux d’encadrement.
Les élu-e-s Front de Gauche se battent pour la titularisation et contre les suppressions de postes. Actuellement, le turn-over des surveillant-e-s et animateur-trie-s est immense du fait de la très grande précarité des personnels, le non remplacement est quotidien et met en difficultés les animateurs !
L’école vaut mieux que ça !
Avant de discuter d’un aménagement des rythmes scolaires, le gouvernement doit marquer
la rupture avec l’ère Sarkozy. Il doit :
Tous les postes supprimés (-80 000) par Sarkozy doivent être restaurés, RASED, Remplaçants, effectifs dans les
classes.
Engager la refondation des programmes de 2008 largement critiqués
Respecter les personnels de l’Education nationale et améliorer leurs conditions de
travail, par des embauches massives et une revalorisation salariale
Impulser une formation initiale et continue de qualité pour les enseignants
Egalité républicaine : non à l’acte III de la décentralisation !
Le dispositif de la réforme des rythmes scolaires est à la charge des communes. Certes des
moyens sont prévus. Mais ils sont insuffisants et prévus pour la première année. C’est inacceptable ! Sur le fond de politique d’austérité, le gouvernement veut imposer une territorialisation de l’école. Il s’apprête dans l’acte III de la décentralisation à renforcer le transfert des compétences. La réforme des rythmes scolaires ne peut être un coin enfoncé dans l’égalité républicaine entre les élèves et entre les territoires ! La réforme des rythmes scolaires ne peut servir à préparer l’acte III de la décentralisation qui entend mettre à bas le cadre national. Au vu des grandes inégalités territoriales, c’est une attaque contre l’école républicaine et le principe d’égalité sur tout le territoire qui est en cause ! Comme l’ont confirmé le socialiste André Laignel, premier vice-président délégué de l’Association des Maires de France (AMF), puis le ministère lui-même, le caractère gratuit ou payant des activités périscolaires issues de la réforme des rythmes "dépendra des collectivités locales" et elles « ne seront obligatoires ni pour les enfants et les parents, ni pour les collectivités territoriales ». Les enfants nés au mauvais endroit ou qui ne payeront pas
seront donc mis à la porte de l’école
Non à la marchandisation de l’éducation !
La réforme des rythmes scolaires telle qu’elle est pensée, est une porte ouverte à la marchandisation de l’éducation.
En programmant sur le temps périscolaire l’éducation artistique, culturelle, sportive ou musicale l’école publique externalise au gré des différentes, collectivités qui pourront (voudront) prendre en charge ou pas, la transmission et l’apprentissage de connaissances qui doivent être enseignées à tous les élèves ! L’éducation artistique deviendrait pratique artistique, l’éducation physique et Sportive se réduirait au sport, l’éducation musicale à la musique…
La réforme des rythmes scolaires ne peut être le prélude à sortir de l’école les disciplines
émancipatrices qui doivent être proposées à tous les enfants pour leur fournir un haut niveau de culture commune.
Dans l’intérêt des enfants, refusons la réforme des rythmes scolaires telle qu’elle
s’organise.
Les élu-e-s du Parti de Gauche et du Frontde Gauche interviendront au conseil municipal de Clichy le 26 février pour
exiger :
La non application de la réforme pour la rentrée de septembre 2013
La mise en stage des animateurs remplissant les conditions et en particulier les 52%
L’engagement d’une réelle concertation avec l’ensemble des acteurs concernés
Un financement pérenne et équitable sur l’ensemble du territoire.