Ce soir notre conseil municipal est bien extraordinaire : il dépasse largement les frontières de notre ville, et touche au droit fondamental que représente l’accès à la santé de proximité... C’est aussi l’occasion de saluer la présence d’élus, et d’habitants des villes voisines, Gennevilliers qui a d’ailleurs adopté un vœu de soutien au maintien de l’hôpital Beaujon, de Saint Ouen , mais aussi du personnel de l’hôpital à qui je rends hommage pour leur dévouement du quotidien avec des moyens qui se réduisent à peau de chagrin.
Nous ne partons pas de rien ; La mobilisation contre la fermeture de notre hôpital ne date pas d’aujourd’hui ; elle n’a fait que s’amplifier depuis 2009, moment à parti duquel l’AP-HP évoquait la destruction de Bichat et de Beaujon pour la réalisation d’un hôpital unique au nord du Grand Paris. D’ailleurs, Monsieur le Maire, notre groupe vous interrogeait à ce sujet lors du conseil municipal du 13 novembre 2012 puisque vous faîtes parti du conseil de surveillance.
Mi-février , cette mobilisation populaire s’accélère et bat son plein lorsque les organisations politiques du POI, du PG-Front de Gauche, d’EELV et du PCF décident de lancer une pétition citoyenne en faveur de la sauvegarde de notre hôpital. Aujourd’hui, ce sont près de 6000 citoyens qui rappellent leur attachement au service public de la santé. Car c’est d’abord l’affaire du plus grand nombre afin que s’exerce un contrôle démocratique à Beaujon et partout en France.
Comme vous le savez, la mise en œuvre de la loi « Hôpital Patients Santé Territoires » adoptée sous l’ancien gouvernement et la mise en place des 12 groupes hospitaliers contre l’existence des 37 hôpitaux de l’AP-HP aboutissent concrètement à une diminution de l’offre de soins par les regroupements et fermetures de services de proximité, à une remise en cause des hôpitaux en tant que tels.
Oui, c’est bien Nicolas Sarkozy et sa Ministre de la santé de l’époque Roselyne Bachelot qui ont lancé cette missile contre l’hôpital public…mais que dire du socialiste Claude Evin, le patron de l’Agence Régional de Santé qui se charge d’appliquer docilement cette régression sociale? Que dire du gouvernement du changement, fraîchement élu, qui prolonge et amplifie cette politique ségrégative?
La gestion comptable instaurée par la droite dans les hôpitaux doit être abandonnée dès maintenant, les députés de gauche, majoritaires à l’assemblée Nationale, en ont les moyens, il faut abroger la loi Bachelot.
Le front de gauche place l’humain au cœur de son combat, c’est pourquoi nous exigeons l’égalité sur tous les aspects (géographique, économique, spécialisation, et même l’excellence comme les services de chirurgie a Beaujon).
Il faut aussi la gratuite, il faut en finir avec la ségrégation financière et ouvrir la perspective de la prise en charge à 100%, par la sécurité sociale de ce qui constitue les soins –tous les soins-
Il faut de la proximité car l’éloignement de l’hôpital est une des principales raisons de discrimination des plus faibles et des plus âgées ; déjà 29% des français renoncent à des soins par manque de moyens.
L’hôpital Beaujon doit rester un hôpital à part entière au service de la population avec tous ses services de soins de proximité et d’excellence, ses services administratifs et ouvriers, son plateau technique (radiologie, laboratoires,…) et toutes ses consultations.
Le changement promis doit passer par l’hôpital, la continuité des politiques d’austérité apporteraient 20 000 suppressions d’emplois en 2013, 15 000 emplois sacrifiés en 2014 c’est simplement inenvisageable.
Monsieur le Maire, cher(e)s collègues, je le dis avec gravité, une récente étude sur la santé a mis en évidence que l’austérité coûte des vies humaines en Europe.
De vastes sections de la population européenne payent de leur santé, si ce n’est de leur vie, les mesures d’austérité dictées par l’Union Européenne . C’est la conclusion d’une récente étude publiée par la revue médicale britannique « The Lancet ». Les populations les plus mal loties sont celles de Grèce, d’Espagne et du Portugal où l’UE a imposé des coupes sociales massives.
Va-t-on attendre que la France, pays des droits fondamentaux, alourdissent ce triste palmarès ?
Et bien Non, nous continurons la lutte pour l'accès à la santé pour tous !
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