Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche pour 2012.
La gauche radicale estime que la gauche ne peut gagner les élections sur le seul ressort de l'anti-sarkozysme.
«François Hollande tire une balle dans le pied de la gauche.» Le Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon en tête, n'a ttendait qu'un signal pour relancer le feu contre le candidat des socialistes. Sous la plume d'Éric Coquerel, conseiller du candidat de la gauche radicale -alliant les communistes, le Parti de gauche, la Gauche unitaire ou encore des alternatifs représentés par Clémentine Autain-, il considère que François Hollande «n'a rien appris des défaites précédentes du PS et notamment de celle de 2007» et surtout que «la gauche ne peut pas gagner les élections sur le seul ressort de l'anti-sarkozysme…».
Face à cette «danse du centre» jugée «sinistre», François Hollande, plutôt que de «sommer tout le monde de se rallier à lui», doit «dire clairement s'il veut discuter avec le MoDem ou le Front de gauche. Car c'est l'un ou l'autre. Ce ne sera en aucun cas les deux». Et Coquerel prévient: «Tribord et bâbord en même temps, cela ne donne pas un cap mais l'échouage assuré.»
Tonalité identique au PCF dont un des porte-parole, Patrice Bessac, se demande si François Hollande «a vraiment décidé de lancer la machine à perdre…». «Qu'il respire un peu et qu'il prenne des sels» lui conseille Bessac en tenant à lui rappeler «qui sont les siens», à savoir «la gauche, les ouvriers, les employés, ceux qui veulent le changement».
Bessac prévient aussi: «Si Hollande joue au centre et veut être un non-candidat de gauche, il sera surtout un non-président.» Pour lui, «le dernier candidat non socialiste, c'était Jospin en 2002 et nous avons vu le résultat…».
Les communistes, habituellement consensuels dans leurs relations avec le PS à la différence de Jean-Luc Mélenchon qui tape dur et fort sur ses anciens camarades, commencent à trouver la situation désagréable. «Pierre Laurent est énervé », témoigne un proche du secrétaire national du PCF. «François Hollande sait que le report des voix se fait sans pli chez nous au deuxième tour. Il en profite pour draguer les terres du centre. Mais les propos sur François Bayrou qui suivent un accord très critiquable entre le PS et les écolos, ça fait beaucoup. Il se fabrique des ennemis.»
De quoi donner du grain à moudre à Jean-Luc Mélenchon. Le candidat du Front de gauche a souligné à plusieurs reprises la liberté de vote de son électorat. Y compris après le 22 avril.
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