Deux millions de salariés du secteur public en grève pour défendre leur retraite et leur salaire : voilà le plus gros mouvement social au Royaume-Uni depuis 30 ans. Ce mercredi matin, la plupart des écoles étaient fermées et l’activité des hôpitaux perturbée. Avec l’AFP.
Le Royaume-Uni s’enfonce dans la crise. Après des plans d’austérité qui ont montré leurs limites et la logique contradictoire des capitalistes, le peuple se réveille. L’austérité amène la contraction de l’économie, qui justifie toujours plus d’austérité, qui contracte encore un peu plus l’économie. On connaît la musique. Alors pour stopper cette horrible cacophonie, les travailleurs Britanniques ont décidé d’orchestrer l’insoumission ! Et de donner de la voix. Un chœur social qui ne comptera pas dans ses rangs le Labour, qui a refusé d’y participer. Encore un signe que le social-libéralisme (ou social-démocratie) n’est pas au service du peuple.
Un gouvernement sourd à la rue
Malgré les deux millions de grévistes dans de nombreux secteurs, le trafic aérien n’était pas affecté en début de matinée par le mouvement dans les deux plus gros aéroports du pays, Gatwick et Heathrow, pas plus que celui des trains transmanche Eurostar.
Selon le ministère de l’Éducation, 58% des quelque 21.700 établissements publics sont fermés en Angleterre et 13% partiellement fermés. Les écoles en Écosse, au Pays de Galles et en Irlande du Nord devaient aussi être touchées.
A partir de minuit, des piquets de grève ont été installés dans des hôpitaux, avec des banderoles fustigeant la réforme des retraites.
Mercredi matin, le ministre de l’Économie George Osborne a appelé les syndicats à reprendre les négociations. « La grève ne résoudra rien, cela ne va rien changer », a déclaré M. Osborne sur la BBC. Jusqu’où faudra-t-il donc bien aller pour être entendu ?… « Cela ne va faire qu’affaiblir notre économie et menacer des emplois », a poursuivi cet héritier de l’aristocratie anglo-irlandaise.
« Donc revenons à la table des négociations, trouvons un accord sur les retraites qui soit juste pour le secteur public, avec des pensions de retraite décentes pour les décennies à venir, qui soient abordables pour le gouvernement et pour les contribuables », a-t-il dit.
Un millier de cortèges dans tout le pays
Mais Brendan Barber, secrétaire général de la confédération des syndicats britanniques, le Trades Union Congress (TUC), a défendu cette journée d’action en affirmant que le secteur public était « attaqué » par le gouvernement.
« Il y a un moment où les gens doivent se lever et résister », a-t-il ajouté sur la chaîne ITV, fustigeant « les changements que le gouvernement tente d’imposer par la force, en faisant travailler la population plus, plus longtemps, pour gagner moins, beaucoup moins ».
Plus d’un millier de manifestations sont prévues à travers le pays et les organisateurs escomptent que ce mouvement sera le « plus important depuis une génération ». Raison pour laquelle bien sûr, « cela ne va rien changer ».
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