Déclaration commune de Aïssa Terchi, Sophie Coudert,
Monsieur le Maire,
Chers collègues,
Mesdames, Messieurs,
Notre indignation face au démantèlement de notre service public hospitalier étant totale et partagée, il nous est donc apparu légitime de ne pas exprimer à tour de rôle ce même sentiment de colère mais de faire cette déclaration commune des élus Mouvement Radical et Verts Europe Ecologie.
La politique développée par l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris conformément aux vœux du Gouvernement, conduit de plus en plus à un étranglement financier pur et simple des hôpitaux, comme l’ont fait savoir à plusieurs reprises les quarante présidents de comités consultatifs médicaux (CCM) de l'AP-HP qui représentent 15 000 médecins de l'AP-HP.
Ils le soulignent ainsi : « la place est aux économies à très court terme et à tout prix. Les investissements non engagés sont arrêtés. On nous demande désormais de recruter [...] sur la base d'une masse salariale constante qui conduit à une réduction d'emplois et compromet l'avenir ». Ces restrictions budgétaires, tout comme le plan de regroupement des 37 structures de l’AP-HP en 12 établissements, ne correspondent à aucun moment à des objectifs médicaux ni de santé publique clairement identifiés. C’est inacceptable et dangereux car l’accès de tous à des soins de qualité ne sera plus garanti. Comme c’est le cas pour beaucoup de services publics aujourd’hui, on assiste à une situation absurde. Les services publics, l’hôpital ici, n’évoluent plus pour s’adapter aux besoins de la population ; mais ce sont les individus, vous, nous, qui sommes contraints de nous adapter au détriment de notre santé.
Depuis l’instauration de la tarification à l’acte) en 2007, la logique comptable régit le fonctionnement de l’hôpital public au détriment de l’objectif qui devrait être de garantir des soins de qualité pour tous. La réforme HPST (hôpital patient santé territoire) a achevé de mettre en place cette logique. Comme d’autres, l’hôpital Beaujon est menacé. La suppression annoncée d'emplois, mais aussi la fermeture des urgences et du service de psychiatrie rendra cet établissement paralysé. Sa modernisation sera entravée faute des investissements nécessaires. Pourtant cet établissement incarne aussi les valeurs de l'hôpital public. Il garantit un accès aux soins de proximité et de qualité pour tous. Les urgences de Beaujon par exemple, soignent 32 000 patients par an soit une urgence tous les quarts d’heure de jour comme de nuit, 7 jours sur 7.
On peut juger combien ces soins de proximité sont essentiels. Soyons sûrs que le démantèlement de la prise en charge psychiatrique de proximité n’aidera pas à prévenir des drames comme ceux des dernières semaines. Mais faute de réponses à la hauteur du problème, certains choisiront de tomber dans le piège sécuritaire en remplaçant la prise en charge thérapeutique par des mesures répressives inadaptées.
Il nous appartient donc de défendre le service public de la santé, de refuser les méthodes de débauchage à la sarkoziennes du Conseil d’Administration de l’AP-HP, présidé par le député Monsieur Le Guen qui représente le Maire de Paris.
La communauté hospitalière dans son ensemble - médecins, personnels soignants, administratifs, psycho-socio-éducatifs et techniques - est aujourd'hui mobilisée comme jamais contre cette mise en péril. C'est un combat profondément éthique. L’hôpital public ne peut, ne doit pas, évoluer sans les personnels hospitaliers et les malades, qui sont constamment mis en opposition par le gouvernement.
Nous attendons d’ailleurs que Patrick Balkany, député de Clichy-Levallois, donc également député d’une partie des Clichois, ce qu’il semble fréquemment oublier, se positionne clairement.
Nous proposons ce soir que cette délibération soit transmise aux villes directement concernées par l’avenir de l’Hôpital Beaujon, Gennevilliers, Asnières, Saint-Ouen, Levallois et Paris pour qu’ensemble nous résistions à cette mise en danger.
Bien sûr, nous élus locaux, continuerons à apporter notre soutien, aux personnels et aux patients, dans les instances où nous siégeons mais aussi dans la rue, car en tant qu’élus de gauche nous estimons que notre rôle est certes de travailler dans les institutions mais également de participer aux mouvements sociaux afin de défendre nos droits, nos valeurs, notre avenir commun. Je souhaite vous informer par la même occasion mes chers collègues qu’un comité local de défense de l’hôpital beaujon mais également d’un comité local de défense du service public par différentes organisations politiques et syndicales, je vous invite donc à rejoindre ces comité de défense qui ont pour objectif de défendre l’ensemble des services publics qui sont démantelé l’un après l’autre.
Nous continuons à exiger :
- Le maintien à Clichy des urgences de l’Hôpital Beaujon.
- Le maintien à Clichy du service de psychiatrie dont le transfert prévu à l’Hôpital Louis Mourier de Colombes dégradera davantage les conditions de travail du personnel soignant et l’accès aux soins des familles.
- Le recrutement de personnels pour assurer convenablement les soins, ou encore engager les recherches nécessaires.
- L’arrêt du non remplacement systématique des personnes partant à la retraite.
- Le droit à la formation professionnelle tout au long de la carrière.
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