Le drapeau palestinien a été hissé pour la première fois mardi midi au siège d'une organisation de l'ONU, l'Unesco à Paris, en présence du président Mahmoud Abbas qui y a vu une "première reconnaissance de la Palestine". (c) Afp Mots-clés :Unesco, ONU, Palestiniens, diplomatie, culture, Monde
Le drapeau palestinien a été hissé pour la première fois mardi au siège d'une organisation de l'ONU, l'Unesco à Paris, en présence du président Mahmoud Abbas qui y a vu une "première reconnaissance de la Palestine".
Sous une pluie persistante, le drapeau composé d'un triangle rouge prolongé par trois bandes horizontales noire, blanche et verte, a été hissé devant le siège de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco), pendant que l'hymne palestinien était diffusé à l'intérieur de l'enceinte sous les applaudissements des nombreux délégués présents.
Ce lever de drapeau célébrait l'accession des Palestiniens au statut de membre à part entière de l'Unesco, largement votée le 31 octobre en assemblée générale, en dépit de l'opposition des Etats-Unis et d'Israël.
"Cette adhésion est une première reconnaissance de la Palestine. C'est émouvant de voir notre drapeau hissé aujourd'hui dans une enceinte de l'ONU", s'est félicité Mahmoud Abbas dans son discours.
"Je souhaite que ceci soit de bon augure pour une admission de la Palestine dans d'autres organisations internationales", a-t-il ajouté, alors que la candidature palestinienne présentée à l'ONU à New York est dans l'impasse au Conseil de sécurité.
La cérémonie a également été suivie dans les territoires palestiniens. "Je suis fier que le drapeau de mon pays flotte sur le siège de l'Unesco", a dit à l'AFP, un habitant de Ramallah, Mahmoud Rimaoui. "Le monde doit savoir qu'il y a un peuple palestinien et j'espère que la prochaine étape sera à l'ONU".
A Paris, M. Abbas a affirmé vouloir poursuivre les démarches au Conseil de sécurité, où les Palestiniens n'ont pour l'instant pas les 9 voix sur 15 nécessaires. S'ils les obtenaient, les Etats-Unis ont prévenu qu'ils utiliseraient leur veto pour empêcher leur reconnaissance en tant qu'Etat.
"Nous n'avons pas encore demandé de vote mais cela peut intervenir d'un moment à l'autre. Si nous n'avons pas de majorité, nous répéterons cette demande encore et encore", a déclaré M. Abbas au cours d'une conférence de presse.
M. Abbas devait en discuter fin d'après-midi à Paris avec le président français Nicolas Sarkozy qui plaide pour un vote non plus au Conseil de sécurité mais à l'Assemblée générale de l'ONU.
Les Palestiniens sont assurés d'y obtenir une large majorité. Mais cela ne leur apporterait qu'un statut amélioré de "pays non membre observateur" à comparer avec leur statut actuel d'"entité observatrice".
Dans un premier temps, l'adhésion à l'Unesco va leur permettre de déposer des demandes de reconnaissance d'une vingtaine de sites archéologiques et religieux au Patrimoine mondial de l'humanité.
Les Palestiniens veulent que l'église de la Nativité à Bethléem soit le premier site inscrit "au nom de la Palestine" dès 2012. Ils souhaitent aussi présenter rapidement l'inscription du caveau du prophète Abraham à Hébron, un lieu saint à la fois pour les juifs et pour les musulmans.
Le vote de la fin octobre avait provoqué la colère des Américains qui avaient aussitôt suspendu leur financement pour l'Unesco, privant l'organisation de 22% de son budget, soit un trou de 65 millions de dollars dès 2011, puis de 143 millions de dollars sur les années 2012-2013. Cela a contraint la directrice générale de l'Unesco Irina Bokova à annoncer un plan drastique d'économies.
De son côté, Israël avait décidé d'accélérer la colonisation à Jérusalem-Est et en Cisjordanie occupée, et gelé le transfert de fonds aux autorités de Ramallah.